Le problème quand on essaye de guérir par soi même, c'est qu'on est perdu face à ses peurs et à ses convictions maladives, et qu'on ne sait plus vraiment quel chemin nous mènera au bonheur et à la santé.
Depuis ma première volonté de guérir il y a 2 ans 1/2, je n'ai jamais trouvé le moyen d'apaiser mon angoisse face à la nourriture, de faire la paix avec moi-même, et de donner à mon corps la chance de lui faire confiance à nouveau.
A mon poids le plus faible, au début de ma réalimentation, quand mon corps criait pour que je le nourrisse, je n'ai jamais accepté qu'il en avait besoin, et je lui retirais tout le fuel que je lui apportais juste après l'avoir avalé. J'angoissais de ne pas contrôler mes émotions, de ne pas contrôler mon alimentation, alors que la seule chose à comprendre était que mon corps avait en réalité BESOIN de toutes les choses grasses sur lesquelles je me jetais. C'était mon instinct de survie qui parlait, et au lieu de le laisser me guérir, je le faisais taire en me faisant vomir. J'ai repris du poids, certes, mais mon corps n'était pas réparé. Il ne pouvait pas l'être, puisque je lui retirais tout ce dont il avait besoin pour bien fonctionner. De plus, je lui ajoutais un stress contant et des contraintes violentes qui m'empêchaient de ressentir les signaux qu'il m'envoyait.
Mohammedia, Maroc |
J'ai commencé mon été il y a deux mois par un stage dans une entreprise de confection de chemises au Maroc. Pendant deux mois, j'ai habité en colocation avec mon copain et quatre autres amis de notre école. Pendant deux mois, j'ai profité de cette opportunité pour essayer d'être plus clémente avec moi-même. J'ai arrêté de me faire vomir, et au lieu de ça, j'ai entrepris de manger chaque jour à hauteur de 1500-1700 calories (nombre soi-disant nécessaire pour me permettre de conserver mon poids actuel, d'après internet). Cette expérience a été très enrichissante pour moi, elle m'a permis de comprendre de nombreuses choses :
- il est possible d'arrêter (ou au moins limiter) les crises de boulimie quand on suit un modèle d'alimentation structurée avec une prise toutes les 3-4 heures
- il ne faut jamais sous estimer les gens qui nous aiment en leur cachant nos peurs et nos problèmes (j'ai expliqué mon passé d'anorexique à mon copain et me confier m'a fait un bien fou)
- 1700 calories est LOIN D'ETRE SUFFISANT pour maintenir mon poids ==> Ne pas croire les recommandations des sites internet, d'où ma décision de suivre la méthode Minnie Maud. Je m'explique :
En mangeant 1700 calories par jour, j'ai pendant deux mois été contrainte à faire une heure de sieste par jour pour tenir debout, et j'ai perdu 5kgs. Oui, vous avez bien lu. Pourtant, pour une fille de 21 ans et d'1,60m, ce chiffre ne semble pas anormalement faible. Sauf que mon corps est en chantier. Il a besoin de réparations, et il a besoin d'énergie. J'ai enfin compris à quel point je le maltraitais.
Le petit-déjeuner selon @amalielee (photo Instagram) |
J'ai découvert la méthode Minnie Maud en parcourant les comptes Instagram de différentes jeunes filles en guérison (@amalielee, @freehoneybee, @freelela_). Cette méthode est détaillée sur les sites Let's Recover et Your Eatopia (sites en anglais). Elle consiste à accepter les désirs et surtout les besoins de nos corps au cours de la guérison pour apprendre à se reconstruire en se faisant du bien. Pour cela, il est interdit de se mesurer ou de se peser, ces actions créant plus de stress qu'autre chose? Il est également conseillé de consommer :
- au moins 2500 calories par jour pour les filles de plus de 25 ans en sous poids, dont les règles sont arrêtées ou montrent des signes de malnutrition (ongles, cheveux cassants, froid/fatigue permanents,...)
- au moins 3000 calories par jour pour les filles de moins de 25 ans (ou les garçons de plus de 25 ans en sous poids, dont les règles sont arrêtées ou montrent des signes de malnutrition (ongles, cheveux cassants, froid/fatigue permanents,...)
- au moins 3500 calories par jour pour les garçons de moins de 25 ans en sous poids, dont les règles sont arrêtées ou montrent des signes de malnutrition (ongles, cheveux cassants, froid/fatigue permanents,...)
Papardelle au pesto rosso. Vapiano, La Haye (Pays-Bas) |
J'ai commencé cette méthode hier, et je vous assure que c'est dur. Dur de ne pas paniquer après avoir avalé une demi tablette de chocolat. Dur d'aller au restaurant, de commander un plat gras alors qu'on n'a pas osé le faire depuis trois ans, et de finir son assiette parce qu'on a faim. Dur de supporter la sensation d'être enceinte parce que le corps n'est plus habitué à digérer autant de nourriture. Mais vous savez quoi ? Ca fait du bien de s'écouter un peu, et même si des dérapages seront forcément au rendez-vous, je sens que cette fois je suis sur la bonne voie !
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