mardi 28 avril 2015

Comment supporter les commentaires ?

Ca y est, votre poids augmente, ou si ce n'est pas le cas, votre appétit et vos envies réapparaissent ? Vous avez envie de sucré, de salé, de pas forcément ultra parfaitement sain, et vos proches s'en rendent compte ? Vous êtes capables de manger une tonne de crêpes au déjeuner et ça soulève des commentaires dans votre famille ? Voici des exemples de réponse à leur donner pour éviter que ces commentaires nuisent à votre guérison. C'est à vous de choisir ce que vous mangez, à vous de savoir répondre à vos envies, et à vous de décider de fermer le clapet des gens qui vous déstabilisent.

[En partie traduit de Let's Recover]

- DECIDEZ VOUS MEME DE CE QUI EST BON POUR VOUS :
Vous devez fixer des frontières pour les autres, avec des conséquences que vous êtes surs d'appliquer s''ils les franhissent. Par exemple, à table, si vous recevez un commentaire inquiet d'un de vos proches parce que vous avez trop de [aliment] ou pas assez de [aliment], vous n'avez pas à vous expliquer. C'est important. Ne prenez pas son commentaire en pleine face au premier degré. Si vous cherchez à trouver une justification, vous remettez en question votre intégrité. Vous avez rempli votre assiette selon vos envies, et personne n'a le droit de vous faire croire que vous ne pouvez pas suivre vos envies. Tant pis s'il y a plus de frites que de haricots dans votre gamelle ! Au lieu de chercher à vous expliquer, tentez d'annoncer calmement : "Vous n'avez pas à commenter mon poids, mon corps, ou ce que je mange. Si quelqu'un fait encore un commentaire à ce sujet je quitte la pièce."
Si les commentaires continuent, vous suivrez donc ce que vous avez annoncé et quitterez la pièce. Il comprendront que vous êtes sérieux et ne devraient pas recommencer de sitôt.

- UNE BONNE IDEE DE REPONSE PEUT ETRE
Mon corps/ poids/assiette est normal, mais pas ton commentaire.

- VOUS AVEZ LE DROIT DE MANGER. C'EST TOUT.
Vous avez le droit de manger ce que vous voulez, autant que vous le voulez. La nourriture n'est pas un poison, votre corps vous appartient et vous êtes assez adulte pour décider ce que vous souhaitez manger. C'est aussi simple que ça. C'est la vérité. Donc quand vous vous asseyez pour manger, rappelez vous que vous avez la permission de manger. Rappelez vous qui décide (c'est VOUS !). (ATTENTION : n'utilisez pas ce prétexte pour appliquer des comportements restrictifs. Cette technique ne s'applique que si vous mangez au moins les minimums recommandés!)


- NE MANGEZ PAS CE QUE VOUS N'AIMEZ PAS. Ni dans la vie de tous les jours, ni en vacances, ni avant les repas. Ce n'est pas votre travail d'apaiser la conscience de vos proches qui cuisinent mal ;). Si vous n'aimez pas, "non merci" est une réponse polie et appropriée. C'est une réponse suffisante, même si on insiste en vous demandant "mais tu n'aimes pas ??". Personne n'a le droit d'exiger des explications ou de recevoir une "preuve" de la raison pour laquelle vous ne voulez pas manger quoi que ce soit. Tout ce que vous avez à faire, c'est être conscient de ce que vous faites et pourquoi (si vous évitez de manger parce que vous n'aimez vraiment pas ou par anxiété). Si vos proches (ou quiconque) vous met la pression et demande des explications, ce sont eux qui créent le malaise, pas vous. Apaiser les comportements neurotique des autres n'est pas votre job. Votre job est d'être à l'écoute de votre corps et de lui donner ce qu'il veut ! (ATTENTION : n'utilisez pas ce prétexte pour appliquer des comportements restrictifs. Cette technique ne s'applique que si vous mangez au moins les minimums recommandés!)

- LA SIMPLE PHRASE "PROFITONS SIMPLEMENT" PEUT FAIRE DES MIRACLES. Si les personnes à table ressentent le besoin de mentionner que la nourriture n'est pas saine et qu'ils n'aiment pas ça, qu'elle contient ceci et cela, répétez cette phrase autant de fois que possible (càd : jusqu'à ce qu'ils la ferment). S'ils n'aiment pas la nourriture, si elle les met dans un état d'inconfort physique, ou si la nourriture les angoisse, qu'ils ne la mangent pas. Plus important, c'est vraiment impoli d'étaler leurs problèmes avec ces aliments devant ceux qui aimeraient profiter tranquillement du repas.
- SI LA POLICE DE LA BOUFFE APPARAIT PENDANT LE REPAS (ou n'importe quel moment): Ecoutez ce qu'ils ont à dire, puis passez à autre chose. Vous pourriez répondre "Merci de t'inquiéter" ou "Je comprends que tu cherches à bien faire, mais je sais ce que je fais". Ensuite vous changez de sujet.
Vous pourriez évidemment aussi choisir de quitter la pièce, mais ça pourrait entraîner un conflit. En général, la personne cherche juste à s'assurer que son opinion a été entendue et validée (qu'elle soit intéressane ou débile). Si c'est important pour vous de ne pas devenir fou/folle de frustration, vous pouvez ajouter "Je vois, c'est intéressant. Merci du conseil". Une fois de plus, c'est une phrase complète, et s'ils continuent à vous narguer, alors c'est eux qui rendent la situation etrange, pas vous !
Choisissez la stratégie qui convient le mieux à la situation dans laquelle vous vous trouvez. Si c'est toujours aussi difficile, vous pourriez essayer d'en parler à qqn à qui vous faites confiance (un membre de la famille, un ami...) ou vous arranger à l'avance pour prévoir d'appeler un ami après diner.
- SI VOTRE FAMILLE OU VOS AMIS PENSENT QUE VOS METHODES DE GUERISON NE SONT PAS BONNES POUR VOUS, vous aurez surement la réction suivante: Vous voudrez leur expliquer tout ce que vous savez, toutes les explications scientifiques que vous avez lues, et comment vos méthodes marchent exactement. Prouver que vos méthodes de guérison fonctionnent peut s'avérer très tentant. Pourtant, ça peut être une TRES MAUVAISE idée.
Votre famille et vos amis peuvent être (psychologiquement) incapables d'admettre de nouvelles informations contredisant leur perception d'une réalité qu'ils ont connue toute leur vie.Si quelqu'un parvint à briser vos arguments scientifiques en citant des "faits" (càd des erreurs...), et/ou remettre en question des problèmes auxquels vous n'êtes pas prêts à vous confronter, vous pourriez vous retrouver à douoter de vous-même et vos (excellentes) méthodes de guérison. 
Une bien meilleure approche serait de souligner l'inefficacité de vos précédentes méthodes. Est-ce-que s'affamer, ou même s'alimenter "normalement" vous a guéri de la bouimie ? NON. Servez vous de cet argument. Vous pouvez également utiliser des sources (fiables !) qui expliquent l'hyperphagie pour leur expliquer que votre cas ne correspond pas à cette description.
Vous pouvez également fonder votre discours sur le fait que restreindre votre alimentation a ruiné votre vie. Dites leur ce que ça fait d'être obsédé par la bouffe 24h/24, 7j/7, de ne pas pouvoir se concentrer sur une conversation, et bien sûr de subir tous les symptômes et dommages physiques. Toutes ces choses feront partie de votre vie tant que vous vous restreignez. Et, enfin, vous pouvez mentionner qu'être cliniquement en sous-poids est 3 fois plus mortel qu'être cliniquement en surpoids (IMC>30 !!!). (Faits ICI)
- RAPPELEZ-VOUS, LA TAILLE QUE FONT LES AUTRES VOUS DONNE 2 INFORMATIONS :
1) leur taille.
2) ce que sont vos déductions préjugées à ce propos.
Si quiconque regarde votre corps et suppose qu'ils connaissent quoi que ce soit de vous, excepté l'apparence que vous avez, alors cette personne est TRES étroite d'esprit. Ceci est encore pire si ladite personne est un médecin, un spécialiste des TCA ou n'importe quelle personne qui est censée mieux vous connaître).

Ceci dit, rappelez vous que les commentaires négatif réveillent en vous l'envie de vous cacher derrière la maladie. Ne lui laissez pas cette chance !! Vous avez le contrôle de votre corps, vous avez le contrôle de votre vie, et vous avez la force de repousser cette maladie qui vous pourrit la vie :)